Here comes the second part.

5 ans. Cela faisait 5 ans aujourd’hui qu’on l’avait enlevée. 5 ans qu’elle avait quitté sa ville, son amour, sa vie. Oh bien-sûr, elle était vivante, et même en bonne santé physique. Son ravisseur ne lui aurait pas fait de mal… Il tenait trop à elle, et il l’aimait, même si c’était à sa manière étrange et perverse. Quand elle s’était réveillée du sommeil artificiel dans lequel les drogues l’avaient plongée, 5 ans auparavant, elle s’était retrouvée dans cette même pièce. Les paupières encore lourdes, et la tête douloureuse, elle avait regardé autour d’elle et avait compris qu’elle n’était pas chez elle. Pourtant, cet univers ne lui était pas désagréable, et même étrangement familier. Elle s’était assise lentement, pour combattre le tournis et la nausée qui menaçaient de l’assaillir et avait examiné les alentours. Elle était sur un lit immense, garnis de draps de soie blanche brodés à ses initiales et de nombreux coussins moelleux. Le reste de l’ameublement laissait la même impression d’opulence et de bon goût. La pièce était immense et lumineuse. A sa gauche, une commode en bois clair équipée d’une coiffeuse présentait un assortiment complet de tout ce dont une femme peut rêver pour se pomponner, le tout en matériaux précieux. Plus loin, une armoire gigantesque, faite du même bois et d’une porte en miroir, lui avait renvoyé l’image d’une pâle jeune femme brune, vêtue d’un déshabillé de soie blanche. Au premier coup d’œil, elle ne s’était pas reconnue. Cette lingerie ne lui appartenait pas. Son mari, en effet, la préférait en noir, en rouge ou en bordeaux, le blanc lui rappelant trop le clone avec lequel il avait failli passer sa première nuit de noce.
Elle s’était approchée à pas lents de son reflet et avait pris peu à peu conscience de la réalité de sa situation : elle était seule, dans un endroit inconnu, et presque dévêtue. Un effroyable sentiment de peur et de manque l’avait alors assaillie, emplissant ses yeux de larmes. Où était Clark ?
Son premier mouvement avait été de s’effondrer pour sangloter. Mais très vite, son tempérament de battante avait pris le dessus, et elle avait tourné le dos au miroir pour explorer son environnement. La pièce était équipée d’une immense baie vitrée coulissante qui donnait sur un balcon et laissait généreusement entrer le soleil. Elle s’en était approchée pour regarder au dehors. Ce qu’elle avait vu l’avait presque fait tomber à la renverse : un paysage saisissant de pics rocheux enneigés s’était offert à ses yeux incrédules. Une chose était sûre, elle n’était plus à Metropolis. Et elle était en altitude. Etait-elle seulement encore aux USA ? Ces montagnes ne lui avaient rien rappelé, bien qu’elle fût souvent allée skier avec ses parents lorsqu’elle était enfant.
Elle avait alors tenté d’ouvrir la fenêtre, dans l’espoir qu’un peu d’air frais l’aiderait à chasser les dernières traces du somnifère qu’on lui avait manifestement administré. Mais en vain. C’était définitivement verrouillé. Elle avait alors poursuivi son exploration, plus que jamais consciente d’un étrange sentiment de déjà vu. Au fond de la pièce, il y avait une porte. Elle l’avait ouverte et s’était retrouvée dans une nurserie magnifiquement aménagée dans les tons pastels. Un berceau trônait au centre, surmonté d’un ciel de lit vaporeux. Ici aussi l’ameublement était complet et fait de bois clair. Qu’est-ce que cela signifiait ? Elle avait rapidement quitté la pièce, qui évoquait pour elle une douleur trop fraîche : jamais elle n’aurait les seuls enfants qu’elle voulait, ceux de Clark. Ils étaient incompatibles.
De retour dans la chambre principale, elle avait vu deux autres portes. La première l’avait conduite à une salle de bain comme le reste superbement aménagée et la seconde à une salle de gymnastique équipée entre autres machines d’une bicyclette… cette dernière pièce réveilla en elle le souvenir profondément enfoui d’une vieille conversation
- la salle de gymnastique, vous ne voulez pas qu’on la descende à ce niveau ?
- non, elle est bien là où elle est. Je me vois déjà me lever tôt le matin et entendre la bicyclette me dire « allez, courage Lois, courage ! »
- Non, chérie, c’est à moi qu’elle le dira !

Elle avait soudain compris pourquoi toute la pièce lui semblait si familière, bien qu’inconnue. Elle correspondait parfaitement aux plans de la chambre à coucher qu’elle avait dressés avec Lex Luthor peu avant son mariage avorté avec le millionnaire. Seule la nurserie remplaçait ce qui aurait dû être son bureau personnel.
Elle avait soudain été prise de claustrophobie, malgré les quelques 125 m2 de la pièce. Ce n’était pas possible. Il avait été enseveli sous des tonnes de pierre. Il était mort. Il ne pouvait plus la torturer.
C’est alors qu’une porte qu’elle n’avait pas encore vue s’était ouverte et qu’une voix qu’elle aurait voulu ne plus jamais entendre l’avait interpellée.
- Vous voici enfin réveillée ! Cette pièce n’est-elle pas magnifique, chérie ? Voici tous nos rêves enfin réalisés ! J’attends ce moment depuis si longtemps !
- Oh mon dieu… Lex !

TBC


Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre ...